Niemandsland, Collection CNC
Loin de laisser aux dialogues la conduite du récit, Trivas confie à Hanns Eisler (qui signa plus de vingt ans plus tard la partition de Nuit et brouillard) la composition d'une bande musicale qui porte la dramaturgie en prenant à son compte l'évolution psychologique du groupe de personnages et en créant un environnement sonore qui rend la guerre palpable tout au long du film. Cet exploit n'avait pas échappé aux premiers spectateurs et il nous permet aujourd'hui de mesurer les bouleversements qu'apportent les mutations technologiques à l'art cinématographique. La restauration numérique du son effectuée en 2011 restitue le travail novateur d'Eisler et témoigne de la grande maîtrise du réalisateur.
Les commémorations du centenaire de la Première guerre mondiale permettront à ce film de retrouver la place qu'il mérite dans l'histoire du cinéma. Prochaines programmations : Skopje en Macédoine à l'occasion du congrès annuel de la Fiaf, Tulle le 1er mai, Limoges le 6 mai, l'Hybride à Lille le 12 juin, prochainement à la Cinémathèque de Grenoble, et le 31 octobre au festival de Marcigny.
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