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  Editorial - janvier 2009  
   

Toute l'équipe des Archives françaises du film du CNC et moi-même, adressons à nos correspondants et visiteurs du site tous nos souhaits de bonne et heureuse année 2009.

Année riche en anniversaires puisque nous célébrerons les 50 ans du ministère de la Culture, attentif depuis sa création aux problèmes du patrimoine cinématographique, et les 40 ans des Archives françaises du film, nées de cette préoccupation. Ces commémorations seront surtout l'occasion de mettre en exergue les collections et le site de la batterie de Bois d'Arcy, aménagée au mieux pour les préserver, qui sera ouvert au public à l'occasion des journées du Patrimoine. De même la Cinémathèque française accueillera à l'automne une programmation reflet des quelque 100000 films aujourd'hui conservés, documentés, sauvegardés ou restaurés par les équipes des Archives françaises du film.

40 ans d'expérience permettent aussi de partager savoir-faire et compétences. Les Archives du film s'emploient à apporter leur soutien à d'autres lieux de conservation et de préservation du patrimoine cinématographique dans le monde, fidèles en cela à l'esprit de la Fédération internationale des archives du film (FIAF). C'est ce dont témoigne le focus que nous avons réalisé autour de la mission de nos collègues à Ouagadougou avant que ne s'ouvre, fin janvier, celle qui conduira une petite équipe en Algérie. Autant d'occasions d'échanges et de découvertes.

Béatrice de Pastre - Directrice des collections des Archives françaises du film - CNC

 
 
 

Journée mondiale du patrimoine audiovisuel

Le 27 octobre, sous le patronage de l'UNESCO, les archives du film du monde entier participèrent à la célébration de la Journée mondiale du patrimoine audiovisuel, en organisant des activités et des projections destinées à faire prendre conscience de la fragilité et de la vulnérabilité du patrimoine cinématographique.
Pour la Direction du patrimoine cinématographique du CNC, ce 27 octobre 2008 fut l'occasion de mettre à l'honneur le jumelage historique entre la Cinémathèque africaine de Ouagadougou et les Archives françaises du film de Bois d'Arcy.

 
Funérailles de femmes à Bongo

Funérailles de femmes à Bongo
© Collections AFF-CNC

 

A Paris, Béatrice de Pastre, directrice des collections des Archives françaises du film, a présenté deux films illustrant les échanges France/ Afrique.
Funérailles de femmes à Bongo (1973), de Jean Rouch, montré pour la première fois après sa récente restauration, témoigne de la fascination exercée par les rites africains sur le réalisateur et de la tension occasionnée par le chargeur de la caméra 16mm : saisir l'essentiel, capter l'instant où tout se joue dans le temps imparti par l'outil cinématographique.
La Noire de … (1966), de Ousmane Sembene, avait été salué à sa sortie par le prix Jean Vigo. Sobriété de la mise en scène, travail remarquable sur le noir et blanc, concourent à évoquer de façon poignante les désillusions d'une jeune Africaine confrontée au mépris de la métropole. La copie présentée, issue des collections des Archives françaises du film, a la particularité de contenir une séquence en couleur : la découverte d'Antibes à travers les yeux, encore émerveillés, de la jeune femme. Ce film remarquable est distribué par la Médiathèque des Trois Mondes.

 

 
Les Paysans noirs

Les Paysans noirs © Gaumont-Pathé Archives

 

Au même moment, à Ouagadougou, trois représentants du CNC, Boris Todorovitch, directeur du patrimoine cinématographique, Jean-Louis Cot et Patrick Khafif, chefs de service, ont profité de leur présence au Burkina Faso, dans le cadre d'un programme d'assistance à la Cinémathèque africaine, pour célébrer le 27 octobre avec leurs collègues burkinabé. Deux documents remarquables, rendant compte de deux époques importantes de l'histoire du Burkina, ont été programmés au Centre culturel français, devant une assistance extrêmement enthousiaste, composée d'officiels, de professionnels et d'un public nombreux : Les Paysans noirs, film de Georges Régnier, tourné en 1947 en Haute-Volta (ancien nom du Burkina Faso), précédé d'un reportage réalisé en 1963, La Conférence de l'espoir.

 
 

Parcours découverte : la Cinémathèque africaine de Ouagadougou

 

Patrick Khafif

Patrick Khafif sur le toit de la Cinémathèque

 

Dans le cadre du partenariat entre les Archives françaises du film du CNC et la Cinémathèque africaine de Ouagadougou (Burkina Faso), la FIAF et la direction du patrimoine du CNC ont organisé une mission à Ouagadougou, du 25 au 31 octobre 2008.
Durant une semaine, Boris Todorovitch, directeur du Patrimoine cinématographique, Patrick Khafif, chef du Service hygiène, sécurité, environnement et maintenance , et Jean-Louis Cot, chef du Service inventaire, conservation et logistique des Archives françaises du film, ont partagé leurs connaissances et apporté leur aide technique et logistique au personnel de la Cinémathèque africaine. C'est cet échange que nous relatons dans le nouveau Parcours découverte «  La Cinémathèque africaine de Ouagadougou », mis en ligne ce mois-ci sur le site des Archives.

A noter dans les agendas : la 21e édition du FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) se tiendra du 28 février au 7 mars dans la capitale du Burkina Faso.

Accès au Parcours découverte

 
 

"Découverte thématique des collections"
1 - Fêtes et carnavals

 


Les Archives Françaises du Film du CNC fêteront cette année leur 40e anniversaire. Depuis cette naissance, leurs équipes se sont structurées pour assurer au mieux leurs missions de collecte et de conservation d'oeuvres du patrimoine cinématographique, puis la sauvegarde et la restauration des films déposés, et, enfin, leur mise en valeur. C'est dans cette optique de valorisation que la description des oeuvres est progressivement devenue un enjeu majeur et, déjà, c'est au travail exigeant de leur analyse documentaire et de leur indexation que l'on doit de pouvoir retrouver nombre de films décrits sur le site internet des Archives.

Aujourd'hui, c'est la thématisation qui vient constituer une étape supplémentaire dans la plus-value apportée par la gestion documentaire à la connaissance des collections des Archives françaises du film. Procédant d'une approche délibérément éditoriale, la thématisation vise à produire des corpus cohérents de films qui sont autant de propositions de découverte de toutes les collections des Archives, mettant particulièrement en avant leur dimension historique.


 
Le Carnaval de Nice 1912
Le Carnaval de Nice 1912 © Collection AFF-CNC
 

C'est donc très logiquement qu'en novembre dernier, l'ensemble « Première Guerre mondiale » inaugura le focus sur le site internet des Archives françaises du film, à l'heure où l'Europe entière commémorait le 90e anniversaire de la fin du conflit. Depuis mi-décembre 2008 et jusqu'au Mardi Gras, ce sera au tour du corpus "Fêtes et carnavals" de proposer, à travers les époques, son panorama de traditions populaires, des fêtes religieuses aux kermesses, des fêtes traditionnelles ou de la jeunesse aux carnavals des régions de France et autres cortèges, partout dans le monde. C'est ainsi que dorénavant, les Archives françaises du film du CNC alimenteront régulièrement la nouvelle rubrique « Découverte thématique» de leur site, pour accompagner l'actualité culturelle ou s'inscrire à leur façon dans le calendrier des commémorations nationales ; elles donneront par là même à chaque fois un aperçu de l'étendue de la mémoire cinématographique comme de la richesse du témoignage que constituent leurs collections.

 


Accès à la recherche thématique

 
 

"La vie d'un film à Bois d'Arcy"
7 - Le laboratoire des Archives françaises du film : Sacha, un outil numérique pour la restauration des films anciens


 
scanner 'Sacha'
Scanner "Sacha" © AFF-CNC
 

Depuis 2004, la restauration numérique des films occupe une place essentielle au coeur du laboratoire des Archives françaises du film. Le scanner Sacha, élaboré à la demande des Archives, a été conçu spécifiquement pour restaurer des films que les tireuses argentiques et les scanners ordinaires ne peuvent prendre en charge. « Sacha permet de traiter des films endommagés par des rayures profondes et des détériorations variées. Mais le caractère exceptionnel de Sacha réside surtout dans sa capacité à traiter tout type de format, du 8 mm au 96 mm, et également tout type de pellicule » explique Jean-Luc Rigault, responsable de Sacha, assisté de Yvonne Kremer.

 
   
Jean-Luc Rigault
Jean-Luc Rigault © AFF-CNC
 

Jean-Luc Rigault se consacre à des « opérations » qui s'avèrent chaque fois très singulières. « Récemment, j'ai traité plusieurs films issus du dépôt du Palais de Golestan, un ensemble de films de la fin de la dynastie Qajar qui témoignent, entre autres, des visites du roi de Perse en Europe dans les années 1900 » remarque-t-il. « Six des films, en 15mm, étaient endommagés et, très curieusement, les perforations se trouvent en plein centre de l'image. Très rare aux Archives.  », poursuit-il. Aucun autre scanner n'aurait pu prendre en charge ces images. Sacha est d'ailleurs connu des archives et cinémathèques du monde entier.

 
   
Traitement des images
Traitement des images sur station de travail
© AFF-CNC
 

« Le seul bémol à formuler sur les performances de Sacha est celui du temps d'intervention. La spécificité de ces travaux exige un traitement de 10 secondes par image   » précise-t-il. Les capacités de Sacha ont été mises à l'épreuve en 2008 pour un autre projet inédit. L'Ecole nationale supérieure des Beaux Arts de Paris a fait appel au laboratoire des Archives françaises du film pour restaurer treize bandes chronophotographiques d'Etienne Jules Marey. Assouplies puis déroulées par Geneviève Langlois, chimiste du laboratoire des archives, les bandes ont ensuite été scannées manuellement sur Sacha avec le souci de conserver les traces de la prise de vue originale, puis traitées sur les plates-formes de restauration numérique.

 
   
Chargement de la pellicule
Chargement d'une pellicule dans Sacha
©
AFF-CNC
 

Prenant place dans le catalogue de l'exposition Figures du corps, une leçon d'anatomie aux Beaux-Arts, ces bandes, témoins des recherches sur la compréhension du mouvement à la fin du XIXe siècle, constituent l'une des réalisations les plus originales de Sacha, un scanner pour s'affranchir du temps…





Voir l'actualité du 21/07/08
"Sacha, un scanner pour s'affranchir du temps" (pdf)

 
   

Films restaurés par les AFF-CNC projetés dans le cadre de la diffusion culturelle

 
La Merveilleuse journée
La Merveilleuse journée © Gaumont Pathé Archives - Collection CNC-AFF
 


Hommage à Danielle Darrieux à la Cinémathèque française (Paris) jusqu'au 2 mars 2009 avec de nombreux films issus des collections des Archives françaises du film du CNC.

L'Institut Jean Vigo, à Perpignan, accueille les Archives françaises du film pour une carte blanche avec la programmation de La Merveilleuse journée, un film de René Barberis (1928) restauré par les Archives en 2008.

Carte blanche encore à la Cinémathèque de Toulouse dans le cadre du festival Zoom arrière du 3 au 18 mars, avec la programmation, notamment, de films de Georges Méliès et de Ferdinand Zecca.

 



Toute la programmation sur le site des AFF

 
 

Crédits

 

Textes : Boris Todorovitch, Béatrice de Pastre, Laurent Bismuth, Laetitia Sellam & Magali Gourret
Iconographie et photos :Jean-Louis Cot & Magali Gourret
Remerciements à Jean-Louis Cot, Patrick Khafif, Jean-Luc Rigault & Nicolas Ricordel
Corrections : Jean-Marie Manant
Coordination technique et mise en ligne : Driss Tsila

 

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