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Editorial - juillet 2009 |
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L'été qui s'annonce sera l'occasion pour les Archives françaises du film du CNC de finaliser les grands événements qui rythmeront les semaines de la rentrée : leur anniversaire bien sûr, célébré par une rétrospective à la Cinémathèque française du 7 au 18 octobre, mais également la programmation des films de Jean Rouch qui permettra de découvrir, les 13 et 14 novembre prochains dans le grand auditorium de la Bibliothèque nationale de France, les restaurations entreprises ces derniers mois. Mais ces rendez-vous exceptionnels ne doivent pas faire oublier le quotidien des différents services.
La transmission de notre savoir-faire en matière de logistique, d'inventaire et de gestion informatique des collections, à nos collègues d'institutions étrangères qui entament ces chantiers au long cours, a été pour nous l'occasion de nombreux échanges et d'interventions sur le terrain et nous vous invitons à découvrir ici le contenu des missions internationales que nous avons conduites au cours de ces derniers mois. La valorisation des collections est également l'un de nos objectifs privilégiés, qu'elle se déploie dans des espaces prestigieux dédiés au patrimoine cinématographique, comme le festival de Bologne, ou sur internet comme nous essayons de le faire régulièrement afin de mettre en lumière des corpus constitués au sein des collections.
Cette édition est aussi l'occasion de saluer Danielle Vatel qui a accompagné les Archives depuis 1979 et qui, aujourd'hui, entame avec enthousiasme une nouvelle carrière de retraitée !
Béatrice de Pastre - Directrice des collections des Archives françaises du film - CNC
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Le Film d'Art à Bologne
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Mireille, Henri Cain © Collection CNC-AFF |
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Lors du festival "Il Cinema Ritrovato", qui s'est tenu à Bologne du 27 juin au 4 juillet, les Archives françaises du film du CNC ont présenté les copies restaurées de cinq productions de 1909 du Film d'Art : Mireille, Le Retour d'Ulysse, L'Enfant prodigue, Moines et Guerriers, Une Conquête.
Les films de la Société du Film d'Art font partie de ces corpus qu'il est indispensable de revisiter en mettant entre parenthèses les discours produits par l'historiographie depuis près de quatre-vingts ans. C'est à cette démarche qu'engage le récent numéro de 1895 consacré à cette production. Les restaurations entreprises par les Archives françaises du film du CNC, à partir de leurs collections et du matériel mis à disposition par la Cinémathèque française, permettent de la restituer dans toute sa diversité.
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Drames historiques et religieux, comédies et adaptations d'oeuvres littéraires sont les formes visitées par le Film d'Art. Ainsi, si l'on s'en tient à la production présentée au public en 1909, quelques titres apparaissent comme représentatifs de cette volonté d'explorer toutes les modalités du récit cinématographique. Mireille, tourné en pays d'Arles après les repérages de Frédéric Mistral, dont le texte fournit la trame narrative du film, donne à voir une Provence écrasée de chaleur et balayée par le vent. La caméra des opérateurs Pathé, mis à la disposition de la production, rend palpable cette atmosphère métonymique du drame qui se joue. Dans un autre registre, Une Conquête fait appel à Max Linder qui, ne sortant pas de son emploi habituel de séducteur, n'en compose pas moins un personnage cocasse, malmené par une dame qui, loin d'être une innocente victime, mène le jeu, retournant à son profit les stéréotypes du scénario usuel.
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Parcours découverte : l'aménagement de la Cinémathèque algérienne
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Antoine Langlois et Aziza Benallal © CNC-AFF |
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Suite aux accords de coopération récemment signés entre l'Algérie et la France , une équipe des Archives françaises du film du CNC est intervenue pour préparer et suivre le déménagement des collections de la cinémathèque algérienne.
Cette mission s'est déroulée du 25 janvier au 24 février 2009 et consistait à inventorier les collections, à analyser les bobines de films, à renseigner une base de données, conçue à cet effet, et à apporter une aide technique pour procéder au déménagement des films, stockés dans quatre lieux différents, pour les réunir en un seul dépôt, temporaire, situé à la Bibliothèque nationale du Hamma à Alger.
Accès au Parcours découverte
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Préparation de la célébration des 40 ans des Archives françaises du film du CNC
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L'entrée des Archives françaises du film © CNC-AFF |
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A l'automne prochain, les Archives françaises du film fêteront leurs quarante ans. Si le décret officiel instituant le Service des archives du film a été promulgué en février 1969, cet anniversaire sera célébré à partir des journées du patrimoine des 19 et 20 septembre avec l'ouverture du site de Bois d'Arcy au grand public : une façon d'inscrire la création de ce service dans l'action patrimoniale forte du jeune ministère de la Culture d'alors. Ces deux journées de rencontre avec les visiteurs permettront de faire découvrir la batterie et les activités qu'elle accueille à présent.
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Le fruit de ces travaux quotidiens au service des films sera présenté à l'écran avec la rétrospective "40 ans pour le cinéma" à la Cinémathèque française. Du 7 au 18 octobre, quelques films préservés aux Archives françaises du film au cours de ces quatre décennies témoigneront de la diversité des collections rassemblées, conservées, sauvegardées et restaurées au sein du service.
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The Deciding kiss, 1918
© Collections CNC-AFF |
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Quelques dates à retenir : le 7 octobre, l'ouverture du cycle se fera avec la projection d'un film réputé perdu de Tod Browning, The Deciding Kiss, qui fait l'objet de tous les soins du laboratoire des Archives depuis de longs mois ; le 17 octobre sera en partie dédié à la présentation de séquences inédites du chef-d'oeuvre de Berthold Bartosch, L'Idée, et de quelques plans de son film inachevé et réputé détruit pendant la guerre par les troupes allemandes : Saint-François ; le 15 octobre, L'Homme du large de Marcel L'Herbier, mis en musique par Antoine Duhamel, viendra attester du travail entrepris par les Archives françaises du film autour du patrimoine des grands producteurs français, ici Gaumont. Cette soirée permettra de présenter le coffret DVD "Gaumont aux Archives françaises du film" rassemblant , outre L'Homme du large et El Dorado de L'Herbier, une série de courts et moyens métrages, pour certains invisibles depuis des décennies.
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Une large place sera aussi faite à la production indépendante des années 60-70 avec les projections, par exemple, du Voyage d'Amélie, de Daniel Duval, ou du Joli Mai, de Chris Marker et Pierre Lhomme, dans une restauration actuellement en cours aux Archives. Cette programmation éclectique, conçue grâce aux suggestions des agents des Archives françaises du film, donnera ainsi à voir quelques-uns des 100000 films conservés à Bois d'Arcy.
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Parcours découverte : Hommage à Boris Vian
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Boris Vian © DR |
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Le 23 juin 1959, Boris Vian s'éteint, victime d'une crise cardiaque lors de la première du film J'irai cracher sur vos tombes .
Cet ingénieur, écrivain, traducteur, chansonnier est aussi un passionné de cinéma. Il écrit sur le cinéma pour diverses revues et compose de nombreux scénarios, qui ne seront pas tournés, seul ou avec sa première épouse Michelle, puis en collaboration avec le réalisateur Pierre Kast. On le reconnaît aussi dans les films de ses amis, dans des personnages de composition ou jouant son propre rôle, celui d'un des symboles de la jeunesse de Saint-Germain-des-Prés et de Saint-Tropez. En témoigne le court extrait du film de Marcello Pagliero, intitulé précisément Saint-Germain-des-Prés, mis en ligne dans le parcours.
Les Archives françaises du film du CNC ont exploré les dossiers de la Commission de classification, conservés à Bois d'Arcy, pour exhumer quelques pièces documentant des films liés à l'oeuvre de Boris Vian. Ainsi peut-on suivre la vie quelque peu mouvementée de l'adaptation cinématographique de J'irai cracher sur vos tombes ou les tribulations de La Joconde. De nombreux documents complètent ce parcours grâce à la bienveillance de la Cohérie Boris Vian.
Accès au Parcours découverte
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"Découverte thématique des collections"
3 - Défilés militaires
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L'Armée d'Afrique, 1950
© Collections CNC-AFF |
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Dans son édition du 10 octobre 2007, Le Figaro posait frontalement la question : faut-il continuer les défilés le 14 Juillet ?
Consultés, les lecteurs du quotidien affirmaient très majoritairement tenir au symbole de cette manifestation militaire associée au jour de la Fête nationale depuis le décret du 6 juillet 1880, et dont l'hippodrome de Longchamp fut le premier théâtre. Y voyant moins la démonstration de force, dans le but avoué de ne plus jamais avoir à l'exercer, que le devoir de mémoire, les Français interrogés, pour expliquer leur attachement, évoquaient alors la nécessité de rendre hommage au dévouement et à la probité des hommes et des femmes ayant consacré – et souvent donné – leur vie au service armé de la nation.
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Le refus de faire table rase du passé expliquerait, du moins en partie, une adhésion nationale au défilé militaire du 14 Juillet, dont témoignent avec force les foules de tous âges qui, chaque année, se massent le long des Champs-Elysées, dans un élan de communion populaire que la retransmission télévisée de l'événement relaie et amplifie encore. Le recueillement n'en est pas exclu : dans leur ensemble, les Français trouveraient aujourd'hui en cette circonstance, pourtant festive, l'occasion de commémorer les nombreuses victimes des deux conflits mondiaux du 20e siècle.
Si le rituel en est demeuré largement inchangé durant des décennies, le rendez-vous républicain du 14 Juillet n'a pour autant pas toujours revêtu la même signification, et a connu des localisations successives ; en 1919, le "Défilé de la Victoire" passe sous l' Arc de Triomphe, où la tombe du Soldat inconnu est installée en 1921. De 1940 à 1944, pas de démonstration militaire du 14 Juillet dans la capitale en raison de l'occupation allemande : en 1942, c'est une compagnie du futur commando Kieffer des Forces navales françaises libres qui défile à Londres et, en 1945, la première parade nationale après la Libération se déroule à la Bastille tandis que les troupes motorisées descendent les Champs-Élysées et traversent Paris.
C'est qu'au-delà du 14 Juillet proprement dit le principe même du défilé, et plus largement de l'ensemble des cérémonies militaires, est en soi une machine à produire du sens.
Cette même dimension est présente dans les films que, depuis ses débuts, le cinéma consacre à ces manifestations ; on peut la voir à l'oeuvre dans le corpus "Défilés et cérémonies militaires", issu des collections de non-fiction des Archives françaises du film .
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Défilé 24e chasseurs alpins, 1897 © Association frères Lumière |
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Ainsi, dès 1896, les opérateurs du cinématographe Lumière documentent-ils scrupuleusement les régiments qui composent alors l'armée française. Chasseurs alpins et autres fantassins, hussards et dragons, artilleurs et sapeurs défilent à pied ou à cheval devant leur caméra, et cette parade ainsi que le passage des troupes en revue d'inspection constituent les éléments d'une rhétorique naissante. En 1913, un film sobrement intitulé Manifestation patriotique montre les conscrits de la classe 1912 déposant des couronnes sur les monuments élevés à la mémoire de leurs aînés morts pour la défense de la patrie. Les notables locaux les accompagnent et la foule est venue nombreuse se recueillir. Le défilé militaire devient une figure imposée des films coloniaux : dans L'Armée d'Afrique, tourné par les Actualités françaises en 1950, des élèves assistent du balcon de leur école algéroise à une parade où se succèdent zouaves, tirailleurs, spahis, chasseurs d'Afrique, Légion étrangère et compagnies sahariennes. Le film retrace l'histoire de ces corps par l'évocation des batailles où ils se sont illustrés, et souligne la part prise par chacun dans la libération de la France.
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Le plus récent des films du corpus "Défilés et cérémonies militaires" des Archives françaises du film date de 1952, et la suite de l'histoire de la représentation de ces manifestations symboliques appartient largement à la télévision ; les documents qui composent cet ensemble mettent en lumière l'outil politique de première grandeur que peuvent constituer ces démonstrations.
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"La vie d'un film à Bois d'Arcy"
9 - Le secrétariat des Archives : le premier contact
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Corinne Guivarc'h et Danielle Vatel
© CNC-AFF |
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« Les Archives françaises du film, bonjour, que puis-je faire pour vous ? ». Danielle Vatel travaille, depuis près de 40 ans, au secrétariat de la Direction du Patrimoine. Les tâches qu'elle assume sont aussi diverses que prenantes. Avec la complicité de Corinne Guivarc'h, elle répond aux sollicitations extérieures, suit les courriers entrants et sortants, prend les rendez-vous du directeur du patrimoine et de la directrice des collections, gère les missions des agents...
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Danielle Vatel © CNC-AFF |
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«Nous n'avons pas toujours été aussi nombreux aux Archives (aujourd'hui, nous sommes plus de quatre-vingts !)» rappelle-t-elle en souriant, « quand je suis arrivée, le 15 septembre 1970, nous n'étions que six ou sept agents. J'étais installée dans le premier bâtiment de stockage, un local sans fenêtre, au milieu des films nitrate ! ». Ce « bureau » était partagé avec le directeur du service de l'époque, qui deviendra le premier conservateur des Archives françaises du film, Frantz Schmitt. « Ce n'était pas un homme facile, il était d'une extrême rigueur et très pointilleux sur la qualité du service administratif. Je devais, par exemple, ronéotyper tous les documents qui passaient chez nous et, en ces débuts, il y en avait énormément : correspondance avec les nouveaux déposants et commande de fournitures, notamment pour la création du laboratoire. Mais j'ai beaucoup appris à son contact, il était très instruit, je lui dois la culture cinématographique que j'ai acquise » confie-t-elle.
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Danielle Vatel
© CNC-AFF |
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Les missions de Danielle ont évolué avec le temps. Formée, à son arrivée, par Mme Tourjansky, « qui était la belle-fille de Victor Tourjansky, réalisateur et ancien assistant d'Abel Gance », elle est en charge de toute la dactylographie du service. Dans les années 80, le secrétariat comprend quatre personnes et gère le personnel jusqu'au moment où un poste est créé à cet effet. Par la suite, sous la direction de Michelle Aubert qui a pris la succession de Frantz Schmitt, elle s'occupe activement de l'Association Frères Lumière, « c'étaient de nouvelles responsabilités au service des films Lumière qui, ne l'oublions pas, sont classés au patrimoine de l'humanité » dit-elle fièrement.
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Sabrina Mihoubi et Danielle Vatel
© Farida Guerdjou Bréchemier |
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A présent, elle se prépare à quitter les Archives pour prendre sa retraite. « J'ai beaucoup aimé l'aspect culturel de mon poste, ce n'était pas seulement administratif. Je suis fière d'avoir représenté les Archives. Et puis, j'aime le cadre, les vieilles pierres ! » rajoute-t-elle. Son meilleur souvenir ? La première fois où les Archives françaises du film ont participé au festival de Cannes en organisant une exposition d'affiches anciennes au palais des festivals, « c'était un autre monde, merveilleux ».
A la mi-juin : Danielle est partie à la retraite et a été remplacée par Sabrina Mihoubi. La transmission s'est faite sous les auspices de la fête du Cinéma, célébrée le 16 juin à Bois d'Arcy. Danielle et Sabrina ont pu partager la projection des Lascars et de Loin du Vietnam.
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Films restaurés par les AFF-CNC projetés dans le cadre de la diffusion culturelle
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Vivre ensemble, Anna Karina
© SNC - Société Nouvelle de Cinématographie |
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Jusqu'au 14 juillet, les Archives françaises du film du CNC participent au festival Paris Cinéma.
L'Atlantide de Jacques Feyder, sera projeté le 18 juillet à la Cinemateca portuguesa à Lisbonne.
Du 24 juillet au 9 août, le Melbourne Film Festival projette
Vivre ensemble d'Anna Karina.
Au mois d'août, dans le cadre de l'Année de la France au Brésil et en partenariat avec la Cinémathèque du Brésil, les Archives françaises du film du CNC proposeront une importante programmation, représentative des collections de cinéma muet.
A la rentrée, au mois de septembre, projection de L'Argent de Marcel L'Herbier, lors du Teluride Film Festival (Etats-Unis).
Et puis ne manquez pas, à l'automne, les 40 ans des Archives françaises du film du CNC avec la projection, à la Cinémathèque française, de 40 films choisis par les agents des Archives.
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Crédits
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Textes : Laurent Bismuth, Béatrice de Pastre & Magali Gourret
Iconographie et photos : Farida Guerdjou Bréchemier, Jean-Louis Cot & Magali Gourret
Remerciements à Corinne Guivarc'h, Antoine Langlois, Sabrina Mihoubi & Danielle Vatel
Corrections : Jean-Marie Manant Coordination technique et mise en ligne : Driss Tsila
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