Robert Poupard, chargé d'études documentaires aux Archives françaises du film, s'est rendu à Séoul du 1er au 6 Juin pour présenter une partie de la production Lumière. Cette manifestation se tenait dans le cadre de l'International Archival Culture Exhibition 2010. L'exposition regroupait les documents référencés par L'Unesco au Registre de la Mémoire du Monde. L'Unesco attribue ce label aux documents considérés comme faisant partie du patrimoine documentaire de l'Humanité.

Robert Poupard a participé au Projet Lumière, de 1992 à 1996, qui visait à la collecte, l'identification et la restauration des films réalisés par les frères Lumière et leurs opérateurs. En 2004, il avait contribué à la constitution du rapport de candidature des films Lumière au Registre de la Mémoire du Monde. Les films ont intégré le Registre de l'Unesco en 2005, leur conférant ainsi une valeur universelle.

L'IACE est la première exposition regroupant, sur stand et dans des salles de projection, l'ensemble des documents du Registre. On pouvait y découvrir, entre autres, la restauration de Métropolis de Fritz Lang, une bible originale de Gutemberg, des partitions de Brahms et Chopin, l'original de la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen, l'appel du 18 Juin du général de Gaulle… Au total, 77 pays étaient présents...

Les films Lumière, muets, sont adaptés à un public international. Les visiteurs coréens, dont de nombreux enfants, se sont montrés curieux de comprendre le contexte du tournage de ces films et très intéressés par les vues prises en Indochine et au Japon, les premières faites en Asie dès 1897.

Le jeudi 3 Juin, était prévue une visite des Archives Nationales de Corée.
Tous les jours, l'audience de l'exposition était plus fournie. Les organisateurs ont annoncé, à la fin de l'exposition, la venue de 52 000 visiteurs au cours de cette semaine exceptionnelle.

Pour en savoir plus sur les films Lumière :
Voir le parcours découverte "Le Projet Lumière"

In English:
See the Journey of Discovery "The Lumière Project"

Le service Inventaire Conservation Logistique met en place un système d'identifiants qui autorise les déposants à effectuer, en ligne, les sorties temporaires de leurs éléments.

En plus d'accéder à cette prestation, l'interface permet aux déposants une communication accrue avec ce service grâce à un échange d'informations ayant trait aux dépôts. Ainsi se construit une meilleure connaissance mutuelle des fonds et un suivi commun de l'évolution de l'inventaire.

L'arrivée de l'été est propice aux flâneries, à la découverte de lieux et de coutumes inconnues. Les régions de France, ou des contrées plus lointaines, sont mises à l'honneur par des campagnes de promotion qui envahissent tous les médias et constituent de véritables invitations au voyage. Images et textes concourent à offrir situations dépaysantes et mondes idylliques...

C'est l'occasion, pour les Archives françaises du film du CNC, de proposer un voyage dans le temps et l'espace, cent ans tout juste après la création du premier Office National du Tourisme en France, avec ce parcours dédié aux images qui symbolisent l'activité de celui qui s'est construit au fil des décennies comme le "touriste".

Accéder au parcours découverte

Les Archives françaises du film du CNC collectent les films, grâce aux dépôts volontaires ou via le dépôt légal. Elles les conservent, les sauvegardent, les restaurent au besoin. C'est ainsi qu'une très importante partie du patrimoine cinématographique est entreposée à Bois d'Arcy et à Saint-Cyr.

Cependant les missions des Archives ne se limitent pas à cette mission de conservation. Elles mettent en effet ce patrimoine à la disposition du public, sous certaines conditions, notamment par l'intermédiaire de festivals, d'expositions, des musées, voire par l'intermédiaire des diffuseurs de programmes télévisés... Caroline Patte travaille au Service accès, valorisation et enrichissement des collections (SAVEC), et est l'interlocutrice, entre autres, des festivals internationaux tels que Il Cinema Ritrovato en Italie ou le Festival Internacional de Cine Mudo La Serena, au Chili.

«Il y a encore cinq ans, nous n'étions que deux, à présent nous sommes cinq personnes pour répondre à une demande toujours croissante de la part de festivals mais également à d'autres types de demandes comme celles des sociétés de production souhaitant des extraits de films afin d'illustrer reportages et documentaires, des éditeurs de DVD, CDROM ou sites internet. C'est ainsi que j'ai été amenée à collaborer à certaines oeuvres télévisuelles telles que «Comme un juif en France», la série docu-fiction «La Résistance» ou, plus récemment, «Mémoire d'un bébé» qui s'est construit autour d'images de Jean Benoit-Lévy».
Une fois les premiers contacts établis, les programmateurs ou les documentalistes sont accueillis dans les locaux de Bois d'Arcy pour visionner et sélectionner les films. Ensuite, il faut constituer le dossier administratif, vérifier les films, éventuellement les cataloguer et mettre les éléments à disposition. Mais, tout d'abord, il faut clarifier la situation juridique des oeuvres et s'assurer des bonnes conditions de projection. Les ayants droit identifiés, les organisateurs les contactent eux-mêmes. Dans le cas contraire, une recherche est nécessaire pour déterminer la chaîne des droits. Si cette recherche aboutit, elle peut se conclure par la signature d'une convention avec le CNC.

«Parfois les festivals nous proposent une carte blanche pour présenter nos propres programmations. C'est ainsi une occasion, pour les Archives françaises du film, de faire connaître nos collections en présentant la programmation». C'est précisément dans ce cadre que Caroline a accompagné les films proposés à «La Jornada brasileira de cinema silencioso», lors de l'année de la France au Brésil, en 2009. «L'intérêt de suivre, au fil des ans, les mêmes festivals est d'offrir aux programmateurs un interlocuteur unique qui assure une continuité. Par ailleurs on acquiert ainsi une certaine connaissance des publics et nous pouvons proposer des films différents chaque année» reprend Caroline. «Il m'arrive de leur faire remarquer que certains films choisis ont déjà été sélectionnés quelques années auparavant. Une grande confiance s'instaure et les programmateurs attendent souvent, de notre part, des propositions autour d'une thématique donnée».

Un nouveau film, ou plus exactement, un nouveau fragment est venu rejoindre les films en quête d'identification.

Il s'agit, là encore, d'un burlesque américain du temps du muet. L'examen de la pellicule Kodak de la copie conservée permet de la dater de 1917. L'histoire est celle de deux vagabonds qui s'associent pour tenter de toucher une récompense. L'essentiel de l'intrigue se situe dans un camp militaire où l'un des vagabonds accumule gaffes sur gaffes...

Films en quête d'identification

La 24e édition du Festival « Il Cinema Ritrovato » de Bologne (Italie), aujourd'hui incontournable dans le paysage du patrimoine cinématographique, s'est tenue du 26 juin au 3 juillet dernier.
Cette nouvelle édition, fidèle aux objectifs affichés depuis de nombreuses années, a permis de présenter, en collaboration avec la plupart des cinémathèques du monde entier, des principaux producteurs, distributeurs, détenteurs de catalogues de droits et de certains acteurs privés (ayants droit, laboratoires…), un ensemble de films hétéroclites traversés par différentes thématiques.
Pour la première fois depuis longtemps, une programmation rassemblant les premiers films de John Ford, a donné de nouveaux repères aux cinéphiles et levé le mystère sur plusieurs films rares : à ce titre, Bucking Broadway (1917) retrouvé et restauré par les Archives françaises du film du CNC, soulève toujours autant d'enthousiasme.

Depuis plusieurs années, Il Cinema ritrovato donne la possibilité de voyager dans le temps grâce à la programmation centenaire. Les spectateurs ont ainsi découvert documentaires, actualités, drames et comédies de l'année 1910. Plusieurs programmes étaient composés autour des films Pathé et Gaumont, de quelques bandes italiennes ou allemandes et ce avec des copies en couleurs, teintées ou noir et blanc. Ce fut aussi l'occasion de découvrir le cinéma d'Albert Capellani, qui a été le réalisateur phare de la production de 1910 évoquée ici.

D'autres sections poursuivent leur élaboration d'une histoire du cinéma rarement mis à l'affiche par les autres manifestations cinématographiques. Le festival a ainsi mis en lumière les années difficiles de l'après guerre (en France et en Italie tout particulièrement), avec la présentation de films de fiction et de documentaires militants ou de propagande d'Etat. Après une présentation des films de la période de Vichy en 2009, les Archives françaises du film ont élaboré deux séances sur la reconstruction et la paix, ainsi que sur la production du parti communiste, comportant des documents majeurs sur cette période. Ces projections ont suscité beaucoup de questions et de passions, tant sur les contenus que sur les partis pris formels de ces oeuvres.

Tous les soirs, sur la Piazza Maggiore après 22h, des films restaurés ont été diffusés, en version originale, sur écran géant. On a remarqué, entre autres, le programme Lumière conçu et présenté par Thierry Frémaux à partir des copies restaurées par les Archives françaises du film nouvellement reprises, avec les technologies numériques, au laboratoire de la Cinemathèque de Bologne.

La première édition du Festi'val de Siagne (Roquette-sur-Siagne) rend hommage à Henri Colpi avec, notamment, la projection de Codine le 10 juillet. Le 31 juillet, la Cinémathèque portugaise programme Le Crime de Monsieur Lange..

Du 21 au 28 août, les 26e Rencontres Cinéma de Gindou (Lot) invitent, comme chaque année, les Archives françaises du film. Béatrice de Pastre présentera une sélection de films : A travers La France en auto, Au fil de l'eau, Terres fidèles et Le Quercy. A cette occasion, Le Soldat Laforet, restauré par les Archives à partir du matériel déposé par la Cinemathèque de Toulouse, retrouvera le public en présence de son réalisateur/producteur, Guy Cavagnac.

A la fin septembre, l'Institut français de Valence (Espagne) fête les 40 ans des Archives françaises du film avec une sélection de films présentée par Eric Le Roy.

Début octobre, ne pas manquer le Giornate del Cinema Muto à Pordenone (Italie), le grand rendez-vous des films muets.