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Editorial - avril 2013 |
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Derrière chacune des rubriques de ce numéro de la lettre d'information, sont présents les différents services attachés aux collections des Archives françaises du film du CNC. Inventaire, analyse des collections, restauration, suivi administratif des différentes actions se retrouvent ici mis en exergue. C'est cette association de métiers variés exercés aux Archives, découverts au fil des numéros de cette publication, qui permet conservation, sauvegarde, restauration, description documentaire et valorisation des collections confiées au CNC. Ce parcours s'achève donc par un petit clin d'œil, avec une évocation de la représentation cinématographique des agents de la fonction publique ! |
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A partir de la prochaine livraison d'autres modes de découverte des acteurs, des lieux du patrimoine et des collections vous seront proposés. D'ici là, n'oubliez pas d'aller découvrir les films restaurés et numérisés grâce à l'aide spécifique dégagée par le CNC !
Béatrice de Pastre - Directrice des collections des Archives françaises du film - CNC |
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Dépôt Guy Stresser-Péan |
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Guy Stresser-Péan, en 1952, avec Martiniano Castillo du village de Chililico, photo issue d’un article publié dans le Journal de la Société des Américanistes, 2010, 96-2
© Journal de la Société des Américanistes, Paris |
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Ethnologue et archéologue, Guy Stresser-Péan (1913-2009) a consacré sa vie au Mexique. Sa première mission date de 1936. Il assiste aux rituels des Indiens Huastèques et recueille des informations sur la danse du Volador qui devint l'un de ses principaux sujets de recherche. A l'occasion de sa seconde mission, de 1951 à 1955, il reprit ses recherches dans la Huasteca et les élargit à l'étude des Indiens Nahuas. En 1962, il inaugure la Mission archéologique et ethnographique française au Mexique. Directeur de nombreux travaux tant d'archéologie que d'ethnologie, il fut secondé, à partir de 1964, par son épouse Claude. Guy Stresser-Péan a recueilli au cours de ses missions une abondante quantité de matériaux de terrain aujourd'hui confiés à différentes institutions culturelles ou de recherches comme le Musée du Quai Branly pour les objets, la Bibliothèque Eric-de-Dampierre de l'Université de Paris-Ouest-Nanterre pour les photographies. Madame Claude Stresser-Péan a donné aux Archives françaises du film du CNC la collection de films réalisés au cours des missions de 1958-1988.
Les onze films de Guy Stresser-Péan sont aujourd'hui inventoriés.
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Film en quête d'identification : anecdotes de l'Histoire de France |
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Histoire de France © Collection CNC-AFF |
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Ce court métrage français a été restauré en 1999 par les Archives françaises du film du CNC.
Constitué de prises de vues réelles, avec des personnages en carton ou en plomb mis en mouvement par des tiges ou des fils, il évoque des anecdotes de l'histoire de France : d'Henri IV à la Révolution française, de la vie quotidienne au château de Versailles aux favorites de Louis XV en passant par les premiers essais de la montgolfière Marie-Antoinette...
Sonore et en noir et blanc, on ignore tout de sa production et de sa réalisation. On estime sa date de production aux alentours de 1932...
Films en quête d'identification
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"La vie d'un film à Bois d'Arcy"
19 - Le service administratif – Suivi des dépenses des Archives françaises du film
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Christelle Brochard, Bruno Boëz et
Wioletta Legrand © CNC |
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Les films sont collectés, conservés, restaurés, documentés, valorisés... Mais, comme le dit si bien le film d'animation Comment on sauve un film, « tout ça coûte des sous » ! C'est l'occasion de découvrir un service, existant dans toute administration mais qui, à Bois d'Arcy, prend en charge quelques tâches peu communes...
Le service administratif assure la gestion budgétaire et administrative de la Direction du patrimoine cinématographique et contribue au fonctionnement quotidien du site de Bois d’Arcy et de ses annexes à St-Cyr.., Christelle Brochard, Wioletta Legrand, Bruno Boez, Jean-Marie Wasylyna et Karine Nonnon qui vient de prendre en charge l’animation de l’équipe, assument ces missions ainsi que celles relevant plus directement du secteur patrimonial.
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Christelle est arrivée aux Archives françaises du film en novembre 2001 et est la plus ancienne du service : « c'était en plein Plan Nitrate (Plan de sauvegarde des films anciens) et le service était constamment sollicité. Nous avons vécu ensuite une période de calme relatif où l'activité était recentrée sur la gestion quotidienne ». Gestion quotidienne dont certains aspects sont spécifiques aux métiers qui s'exercent dans l'enceinte de la batterie de Bois d'Arcy comme, par exemple, la maintenance des tables de montage, des tireuses et des développeuses, l'approvisionnement en produits chimiques et en pellicule pour le bon fonctionnement du laboratoire, etc.
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« Cependant, depuis deux ans maintenant, nous assurons de nouvelles missions » rapporte Bruno. « Bien sûr, nous continuons à sauvegarder et à restaurer. Mais la direction s'occupe également du versement des subventions aux cinémathèques en région et à la Cinémathèque française ». « Il y a aussi l'inventaire national » intervient Christelle... Bruno explique : « on commande aux laboratoires des prestations d'inventaire de leurs stocks pour localiser et évaluer l'état physique du patrimoine cinématographique français » afin de, par la suite, permettre la restauration, la numérisation et la valorisation de ce patrimoine à travers les réseaux numériques notamment.
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Bruno reprend : « Nous modernisons aussi le laboratoire des Archives françaises du film : construction d'une « salle propre » pour accueillir de nouveaux serveurs, achat d'un nouvel imageur (outil qui permet le transfert d'images numériques sur pellicule photochimique) et fabrication d'un scanner pour films cinématographiques très abimés ou de format obsolètes qui soit plus performant que l’actuel « Sacha », car embarquant des technologies "modernes". Cette rénovation du laboratoire est un programme ambitieux, échelonné sur plusieurs années. |
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Ecran d'épingles© CNC |
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Wioletta précise un autre aspect de leur travail : avec l'accord de la commission du patrimoine s'est développée une politique d'acquisition de collections. Elle raconte l'aventure qu'a constituée l'arrivée du fameux « Ecran d'épingles » d'Alexeieff : « Après avoir réglé les problèmes juridiques, on a fait appel à un transporteur spécialisé dans le déménagement des oeuvres d'art et l’agent des Archives qui suit ce projet depuis l’origine, Jean Baptiste Garnero, a accompagné le transfert du précieux objet jusqu'à Bois d'Arcy ». Cet écran, restauré en 2007 par Jacques Drouin, va être remis à neuf par la réalisatrice Michelle Lemieux de sorte qu'il puisse à nouveau être utilisé : la meilleure façon de le valoriser !
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Christelle revient sur les différentes facettes du Plan Numérique : « Nous avons évoqué la modernisation du laboratoire, l'inventaire national... mais il y a aussi le projet du Portail internet sur le patrimoine cinématographique et l'Aide sélective à la restauration et à la numérisation des oeuvres cinématographiques de patrimoine. » |
La Direction du patrimoine a en charge un dispositif de soutien sélectif, analogue dans son fonctionnement aux dispositifs existants dans d'autres directions du CNC. La première réunion du groupe d'experts qui suit ce dispositif s'est tenue en juillet 2012. Depuis, trois autres se sont tenues et 110 dossiers ont déjà été retenus pour un budget d'environ 5 500 000 euros. Bruno explique : «Notre dispositif connait un certain succès. C'est vrai qu'il est intéressant pour les détenteurs de catalogues ou les producteurs car on propose selon les dossiers retenus une subvention, une avance ou un mélange des deux. Nous sommes très fiers de proposer ce dispositif. » |
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Le Genou de Claire, bénéficiant de l'aide à la numérisation du CNC © Les Films du Losange |
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Christelle et Wioletta sont enthousiastes : « oui, tous ces films qui vont pouvoir ressortir en salles ou en DVD et Blue-Ray grâce à notre aide, c'est formidable. En plus, nous suivons administrativement les projets de A à Z alors nous nous sentons très impliquées. » Le service est sollicité tous les jours, soit pour des demandes de renseignements, soit pour des suivis de dossiers. Bruno poursuit : « Tous les services sont parties prenantes dans la mise en oeuvre de cette aide, notre mission est de suivre la vie du dossier jusqu'au versement des aides financières, en veillant à transmettre des dossiers complets au Groupe d'experts. » Christelle conclut : « A présent, nous avons vraiment l'impression de participer activement à la conservation et à la valorisation du patrimoine cinématographique, ce qui est justement la raison d'être de notre direction, et c'est extrêmement motivant ! »
En savoir plus sur l'aide sélective à la numérisation
NB : Les lecteurs fidèles connaissent déjà Karine, rencontrée dans ces précédentes fonctions de juriste dans la lettre n°17 (janvier 2011).
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"Découverte thématique des collections" 9 - Les fonctionnaires |
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La Vie idéale © La Cinémathèque française
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Georges Courteline est un homme de lettres qui se définit lui-même comme un « observateur avisé de la vie quotidienne » dont l'ambition est de dépeindre les moeurs en riant. Il doit sa notoriété à des satires de la vie militaire directement inspirées du service effectué au 13e régiment de chasseurs à cheval de Bar-le-Duc, mais aussi à son célèbre Messieurs les ronds-de-cuir. Sous-titré Tableaux-roman de la vie de bureau et nourri des expériences de sa vie d'employé du ministère des Cultes, il paraît d'abord en feuilleton dans L'Écho de Paris entre 1891 et 1892 puis en 1893 sous forme d'ouvrage. Il remporte un succès tel que Robert Dieudonné et Raoul Aubry en tirent une pièce de théâtre en 1911; et l'écrivain peuple ses oeuvres de personnages de fonctionnaires aussi bornés qu'arrogants, qu'il stigmatise autant qu'il parvient finalement à les rendre sympathiques au public.
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Dans le même intervalle, le cinématographe a pris son essor et sans qu'il soit toutefois possible d'y discerner l'influence directe de l'auteur de L'Article 330, il prend pour cible la même catégorie professionnelle (agents, postiers, douaniers...), dans une quantité de saynètes véhiculant les clichés sur l'administration comme ses lenteurs à la présumée paresse de ses agents que Courteline a contribué à faire circuler. A cet égard, citons Oh ! l'administration (Pathé frères, 1908), où un vieux percepteur déjeune, fume sa pipe puis tend un hamac en travers du bureau devant lequel gronde une foule de contribuables qui ne l'empêche toutefois pas de s 'endormir, ou Service rapide (Gaumont, 1908) qui met en scène des employés de voirie refusant sans un ordre de leur chef de balayer une rue que, le temps de remonter toute la voie hiérarchique, les passants ont nettoyée d'eux-mêmes. Il arrive que les séries comiques qui fleurissent à l'époque proposent le même genre de charge, à l'instar de Rigadin, cousin du ministre (SCAGL, 1911) où le personnage récurrent endosse cette fois le rôle d'un employé des postes qui ne brille pas par son exactitude.
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L'exploration des collections des Archives françaises du film du CNC permet de mesurer la constance de ce regard que dès l'origine, le cinéma porte sur l'administration. A cet égard, les adaptations à l'écran de Messieurs les ronds-de-cuir constituent un marqueur en soi puisque l'oeuvre-phare de Courteline a déjà fait l'objet de trois films éponymes, réalisés par Yves Mirande en 1936, Henri Diamant-Berger en 1958, et Daniel Ceccaldi (pour la télévision) en 1978. Plus encore, une telle plongée permet de comprendre que l'évolution de ce regard à travers le temps reflète les mouvements de la société elle-même sur la fonction et le service publics et, partant, le rôle de l'Etat.
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Visite au zoo © La Cinémathèque française
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Ainsi en est-il sous l'Occupation des films produits par le Service de l'information de l'Etat français pour appeler la population à être aimable et compréhensive envers les fonctionnaires, tels que La Vie idéale (1941, Pierre Bourgeon) dont la morale explicite n'est autre que "Tel public, tel fonctionnaire", ou Visite au zoo (1941, Pierre Bourgeon), dessin animé humoristique qui fait du fonctionnaire, prêt à mordre derrière son guichet, l'espèce la plus dangereuse après le gorille et le lion, mais à qui il suffit de parler poliment et de sourire pour qu'il devienne doux comme un agneau.
Au cours des décennies suivantes, la vision de l'administration qu'impose le cinéma est celle de tracasseries incessantes et de plus en plus aveugles, jusqu'à en faire le symbole même de l'absurdité dans les projections glaçantes qu'en livrent les films d'anticipation des années 1980 tels que Brazil (1985) de Terry Gilliam ou l'adaptation par le Britannique Michael Radford du 1984 d'Orwell, où une bureaucratie rendue folle par sa propre opacité devient malgré elle le terreau d'un héroïsme qu'elle finit par écraser dans son propre sein.
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Plus récemment, c'est la figure plus réaliste – et typiquement française - du grand commis de l'état et ses états d'âme qui deviennent objets de fiction, comme en témoigne le court-métrage Au nom d'un chien ... (1993), que Laurent Malet consacre à un jeune fonctionnaire qui échappe à la routine et aux conventions qu'on lui impose au moyen d'échappées dans la campagne en compagnie du grand chien trouvé dans la cour de son administration de province. Ou encore L'Exercice de l'Etat (2011) de Pierre Schoeller, portrait sans concession du personnel politique mais aussi réflexion sur la haute fonction publique, envisagée comme l'incarnation républicaine de la noblesse de robe de l'Ancien Régime.
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Nouveautés sur le Parcours découverte "Scientia"
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Carabes © Collection CNC-AFF |
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Pourquoi les carabes voraces hésitent-ils à s'attaquer à l'escargot ?
De quel illustre savant la série Scientia se considère-t-elle comme héritière? Pour quelle raison les chenilles du Bombyx sont également appelées chenilles processionnaires ?
Autant de questions faisant partie d'une nouvelle rubrique du Parcours découverte consacré à la Série Eclair « Scientia » du début du XXe siècle. Ce quizz propose cinq questions tirées au hasard parmi une trentaine qui ont toutes pour sujet le contenu du Parcours.
Parcours découverte "Scientia"
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Nouveautés sur le Parcours découverte "Regard sur Pierre Coulibeuf" |
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Lost Paradise © Regards Productions |
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Le parcours découverte « Regard sur Pierre Coulibeuf », dans sa version française comme dans sa version anglaise, s'est enrichi de la mise en ligne de trois courts métrages du réalisateur : Lost Paradise, Magnetic Cinema et Samout et Moutnefret. A noter que cette dernière oeuvre avait déjà bénéficié d'une mise en ligne lors de la première manifestation du Jour le plus Court. Des extraits des longs métrages Les Guerriers de la beauté et Somewhere in between sont également disponibles au visionnage.
Parcours découverte "Regard sur Pierre Coulibeuf"
A Journey of Discovery "A Look at Pierre Coulibeuf"
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Films restaurés par les AFF-CNC projetés dans le cadre de la diffusion culturelle
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Fait Divers, Claude Autant-Lara
© Marie-Ange L'Herbier |
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Depuis début avril et jusqu'au 3 juin, la Cinémathèque française propose une rétrospective Cinéma & chansons, depuis les années 1930 à nos jours. Le festival Zoom arrière à la Cinémathèque de Toulouse revient sur les comédies burlesques... Ont lieu également le festival Cinéma brésilien de Paris, avec Jeanne la française, le festival Confrontations à l'Institut Jean Vigo de Perpignan, avec Beyrouth O Beyrouth et La Vie des juifs en Palestine, et le festival du film francophone à Athènes. A noter enfin que le Film Society Lincoln Center rend hommage à Carlos Diegues...
Les copies restaurées par les Archives françaises du film du CNC de L'Argent, Le Vertige et Fait divers seront à l'affiche du Fashion in film Festival organisé par le BFI à Londres. Le Miracle des loups sera projeté lors du festival "cinéma muet et piano parlant" à Anères (Hautes-Pyrénées). La Cinémathèque de Toulouse fête le centenaire de Jean Marais avec une sélection importante de ses films.
Enfin, au mois de juin, la Cinémathèque française rend hommage au réalisateur René Clément pour son centenaire.
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Crédits
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Textes : Béatrice de Pastre, Laurent Bismuth & Magali Gourret
Iconographie et photos : Magali Gourret
Remerciements à Bruno Boëz, Christelle Brochard, Wioletta Legrand, Ginette Lacasse et Jean-Baptiste Garnero
Relecture et corrections : Dominique Moustacchi
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